Le poète a dit la vérité...

« L'être humain n'est rien sans la liberté. » Celui qui a dit ça, l'a chanté, sait de quoi il parle. Il va mourir. Si rien n'est fait, il sera pendu. Son crime ? "Corruption sur Terre". Heu, quoi ? Corruption ? Sur terre ? On peut être condamné à mort pour ça ? Tout dépend de quelle corruption on parle. Pour mieux comprendre, souvenons-nous de la chanson de Guy Béart : « le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté... » et plus loin « le poète a dit la vérité, il doit être exécuté... » Que ses paroles écrites résonnent dramatiquement en pensant à Toomaj Salehi. C'est lui, jeune homme de 33 ans, qui sera bientôt exécuté. Il chante, il est poète et en Iran c'est devenu un crime. De la corruption disent-ils parce qu'il faut trouver une raison de faire taire ceux qui leur font peur. Toomaj Salehi est un rappeur iranien, suivi par plusieurs centaines de personnes sur les réseaux sociaux. Il chante la révolte des jeunes, et en particulier des femmes, de son pays. Il a été arrêté une première fois, détenu et torturé pendant de longs mois avant d'être remis en liberté. Mais Toomaj Salehi ne s'est pas tu. Il a dénoncé une nouvelles fois la torture et les conditions de vie en Iran. Et il est retourné en prison pour y être condamné à mort. Cette condamnation fait l'objet d'un appel. Dans le monde entier, beaucoup se mobilisent pour sauver Toomaj Salehi. Et puis il y a des silences, des silences qui en disent long sur ceux qui ne prononcent pas ces mots, parce que "le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté... »